Les origines du territoire Istor Kleger
Origine du nom
Du vieux celtique « Klog » produisant « Kleguer » au pluriel: rochers sortant de terre ou « Clod » (Evoluant en »Cle ») : Enclos (Territoire ) et « Guer » diminutif de Guerec ou Gerand (St patron de la Commune).
Antquité
Un menhir au village de Keranroué, des enclos et fossés visibles en altitude, attestent de l’occupation du site dès la préhistoire.
Lors du remembrement de 1957, trois tumulus ont été découverts dans le village de Kervellerin. L’un d’entre eux, composé d’une chambre rectangulaire, renfermait un poignard en bronze et les fragments d’un vase en terre (actuellement visibles au Musée de la Préhistoire à Carnac).
Il y a quelques années, se voyait encore dans les environs de Locunolé, un petit cromlech (ensemble de monolithes verticaux datant de l’âge de pierre).
Une partie des deux voies romaines qui traversaient Cléguer peuvent encore être empruntées. Les villages de Kenraude et
Le Vizit doivent d’ailleurs leur nom à la présence des romains : le premier servait de retranchement, l’autre de station de séjour.
Régime féodal
Cléguer faisait partie du doyenné de Kemmenet Héboi, grande seigneurie dont le vieil Hennebont était le chef-lieu.
Le centre religieux était Guidel.
Ce grand canton fut, de tout temps, l’un des plus agités de la Bretagne. Pour se garantir contre les soulèvements, Jean Le Roux, Duc de Bretagne, fit construire sur la paroisse de Cléguer le castel de Tronchâteau vers 1260. Cléguer dépendit alors de la Châtellerie de Pont-Callec .
Les Seigneuries
On a pu compter jusqu’à 11 seigneuries sur la paroisse.
La principale était celle de Tronchâteau, dont le manoir était situé près du Scorff. Elle avait donné son nom à une famille importante et l’on trouve, en 1272 et 1280, la mention de Pierre de Tronchâteau. C’est à la suite de la guerre entreprise en 1247 par Hervé, sire de Léon, Guyomar, vicomte de Léon, les barons de Lanvaux et de Craon contre Jean 1er Le Roux (1237-1286) et terminée à l’avantage de celui-ci que le duc fit construire ce château. Le château passait pour une place très forte : il était défendu par des murs élevés et flanqués de grosses tours. Le château est depuis longtemps en ruines mais il en reste quelques vestiges.
Meslien: Le château actuel, orné au-dessus de l’entrée principale d’un cadran solaire portant le millésime de 1566, a été commencé en 1783 et achevé en 1789. Deux autres constructions l’ont précédé : le château primitif s’élevait à l’emplacement de la ferme qui se trouve sur la gauche du château actuel ; le second, un manoir, fut édifié derrière le château que nous voyons aujourd’hui. On conserve encore un pigeonnier affectant la forme d’une tour cylindrique. Les « boulins », trous qui servaient à la ponte des pigeons, existent encore. Un pigeonnier pouvait contenir jusqu’à 2000 boulins. Rappelons que, pendant toute la durée du Régime féodal, le droit de construire ou d’exploiter les pigeonniers était, en principe, réservé aux seigneurs. Meslien possède encore sa chapelle privée dédiée à Saint Joseph. On ignore la date exacte de sa fondation. On rencontre la première mention de cette chapelle le 9 mars 1663 à l’occasion d’un mariage qui y fût célébré. Le manoir de Meslien comptait au XVIIème siècle, parmi les principaux fiefs relevant de Pont-Callec. Quatorze générations de seigneurs s’y sont succédées. La plus ancienne est attestée dès 1448.
- Cosquer-Quélen : 2 familles : les Quelen et à partir de 1500, les Lucas.
- Keranstumo : un seul seigneur : Maître François Bourgeois.
- Kergouic : au début du XVIème siècle, le seigneur était Jehan Bizien. Par la suite, on n’entend plus parler de Kergouic qu’à propos de Meslien car, en 1663, David de Cléguennec, alors seigneur de Meslien, est qualifié de « sieur de Kergouic ».
- Saint-Guénaël : en 1448, Guillaume Gaudin, en 1536, Jehan Gaudin.
- Kerguindo : en 1427, 2 seigneurs : Hervé de Chefdubois et Roger Ligouffin ; en 1536 : Louis Lucas.
- Kerleau et Kersalo : en 1536, Louis Lucas, ensuite les Guimarho au 17ème siècle, puis les Kerpaen.
- Restaudran : les Lucas à partir de 1448, à la fin du 16ème siècle, les Chefdubois alias Penhoët au moins jusqu’à la fin du 17ème.
- Saint-Quio : en 1448, Arthur Thomelin. A sa mort, Thomas Gaccauguen représenta ses enfants, trop jeunes pour régner ; en 1536 : Louis Lucas.
- Talhouët : les Chefdubois, au moins depuis la fin du 16ème. En 1597, Bertrand Chefdubois était qualifié de « représentant du seigneur Don Juan d’Aguila, colonel de l’armée espagnole en la province de Bretagne », au moins jusqu’à la fin du 17ème.
La gloire que Louis XIV (1643-1715) donna à la France coûta cher. Pour faire face aux dépenses de la guerre de Hollande, Colbert recourut à un redoublement de fiscalité. Jaloux des franchises de la Province, les Bretons n’avaient jamais accepté qu’à contrecoeur les impôts levés par le gouvernement central du royaume. Mais, à ce moment et depuis quelques années déjà, la prospérité de la Bretagne, après les troubles de la Ligue, était gravement compromise. En 1675, l’établissement de nouvelles taxes, profondément impopulaires, déchaîna l’émeute qui fut réprimée avec une forte sévérité par le duc de Chaulnes, alors gouverneur de la province. Les habitants de Cléguer et de Pont-Scorff durent s’estimer heureux de n’avoir à subir d’autre peine que l’obligation de nourrir et d’entretenir une garnison pendant trois mois. Arrivés à Pont-Scorff le 14 décembre 1675, les cavaliers, commandés par Monsieur Cornélius, capitaine du régiment du Dauphin, y séjournèrent jusqu’au 1er mars 1676. Une partie de ces cavaliers fut logée au Bas Pont-Scorff. On peut lire sur de nombreux actes de baptêmes de l’époque, « le parrain est Monsieur…., cavalier au régiment de Monseigneur le Dauphin de France », alors que la marraine est la femme ou la fille de quelque Procureur ou Notaire ou encore habitant notable de la paroisse.
En 1696, des milices ont du être organisées à Cléguer puisque l’on rencontre cette année-là un Capitaine et un lieutenant de la paroisse de Cléguer et ce jusqu’en 1705.
L’abolition du régime féodal fut proclamée dans la nuit du 4 août 1789 par l’Assemblée Nationale Constituante.
La révolution
En 1790 , c’est la mise en place de la nouvelle organisation administrative. Cléguer est érigée en Commune du canton de Pont-Scorff, du district d’Hennebont. Le premier Maire fût Pierre-Augustin Gardye de la Chapelle, chapelain des seigneurs de Meslien depuis 1782.
Le nouveau régime ne fut pas accepté avec beaucoup d’enthousiasme. Les prêtres de la paroisse refusèrent de prêter serment à la constitution civile du clergé, loi votée le 12 juillet 1790.